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Juste un brin de folie !
Juste un brin de folie !
3 mai 2013

Fantome

   Les yeux clos, je vois ce qui se passe autour de moi. Ils vont et viennent dans cette lumière qui frappe mon corps. Les uns sont habillés de blouses vertes, les autres de blanches. Etrange cette sensation de ME voir  et de regarder ces gens là. Ils ne s’affolent pas. Leurs gestes sont assurés et les mots mesurés.

 

 -  Tampon ! Epongez s’il vous plait ! Allons ! Vite ! Plus vite que cela ! La tension est bonne ?

 -  Le pouls chute ! La tension aussi ! On va la perdre ! Attention ! Le cœur lâche !

 -  On le remet en marche et je n’en ai plus que pour quelques minutes ! Massez moi ce fichu cœur !

 -  C’est bon, elle est revenue ! Ouf ! Elle m’a fait peur ! Ce serait dommage, c’est une jolie femme !

 

   Je les regarde qui s’ingénient à me redonner vie ! Je les regarde, quelle drôle de phrase ! Comment est-ce possible ! Je suis hors de moi, et je contemple la scène de cette résurrection depuis un coin de la chambre. Etrangère à mon propre corps, je n’ai aucune douleur et pourtant tout est ouvert, écarté dans ma poitrine. Pourquoi suis-je là ? Je les observe, et quand les infirmières passent près de moi, j’ai cette impression qu’elles me traversent.

 

 -   Bon ! C’est terminé ! On peut refermer ! Aiguille ! Fil ! Merci ! Ciseaux ! Tenez mademoiselle vous voulez essayer ! Vous n’allez pas tomber dans les pommes ! Le sang vous fait peur ?

 -  Non Monsieur ! C’est autre chose, comme si je me sentais surveillée ! Comme si quelqu’un ou quelque chose suivait tous mes faits et gestes !

 -  C’est peut-être la caméra qui nous filme ! Vous vous y ferez ! Pas le choix ! Les assurances l’exigent maintenant pour nous couvrir en cas  d’accident ! Et nous avons frôlé la catastrophe ! Nous étions à un doigt de la perdre !

 

   C’est le type qui me trouve pas mal qui explique cela à la petite jeune qui a saisi l’aiguille ! Elle a un bel avenir dans la haute couture si elle ne réussit pas sa médecine. Elle s’applique et je vois les nœuds qui, les uns après les autres, referment la blessure. Mon intérieur semble à nouveau en état de marche. Je ne me vois plus le cœur. J’ai une de  ces trouilles ! Qu’est ce qui se passe ? Que m’est-il arrivé ? Et pourquoi  je ne peux pas bouger les pieds, les mains.

 

 -  Bien les enfants ! Vous avez tous fait du bon boulot ! Le sort de cette dame est désormais entre les mains de Dieu ! Si elle sort du coma dans les trois jours à venir, elle a de grande chance de se remettre !

 -  Elle en a déjà beaucoup d’être encore là surtout ! Après un choc pareil !

 

   Mais qu’est-ce qu’ils racontent, Un accident ? Un choc ? Mais pourquoi est ce que je me vois sur une table d’opération ? La fille qui a recousu ma peau sort de la salle ! Pourquoi est ce que j’ai la sensation que je la suis ? Et le type qui m’a trouvé plutôt jolie ? Je suis près de lui, je le touche ! Mais pourquoi ne me dit-il rien ? Oh ! Oh ! Vous me voyez, je suis là ! S’il vous plait ! Remettez moi  dans Ma tête, vous ne voyez pas que quelque chose cloche ?

 

   L’interne est dans les douches ! Elle se déshabille et je suis là à la regarder enlever sa blouse, son pantalon vert, ses gants, son masque ! Elle est nue ! Le médecin est également dans les vestiaires ! Pas les mêmes ! Lui aussi se désape ! Mais comment puis-les voir les deux  en même temps ? Il n’est pas mal, bien baraqué, il me plait bien ce mec ! Et elle ! Quelle paire de seins ! Tiens ! Elle a une touffe de poils pubiens, elle ne se rase pas celle-là.

 

   Le chirurgien se douche, pas un seul poil sur le torse. Un peu comme toi ! Toi ? Ah oui ! Michel ! Mais où es-tu ? Pourquoi est ce que je ne te vois pas ? Tu n’es donc pas là ? Un accident, ils ont parlé d’un accident ? Tu te trouvais avec moi ? Je n’arrive pas à être inquiète, juste surprise ! Il se lave, se savonne le bon docteur, et en étendant la main, je dois pouvoir le toucher. Le gel douche lui fait de la mousse partout ! Et il frotte, passe et repasse à des endroits qui réveillent quelques bons souvenirs en moi !

 

   La femme dans les douches des filles, elle entre aussi sous le jet que j’imagine tiède ! C’est beau, elle est bien foutue ! Elle débute les mêmes rituels que le mâle que je vois également. Mais comment ça se fait ? Ils ne sont pas dans le même endroit et je les vois tous les deux ! J’ai encore plus envie de tendre le bras, voir si le galbe des seins que je vois est doux au toucher. Ses lignes sont harmonieuses. Mais elle se frictionne sans vraiment s’attarder ici ou là. Elle se nettoie après le travail alors que lui, il me semble bien qu’il y prend plaisir. Son truc monte devant mes regards, et c’est bien d’envie dont il s’agit maintenant !

 

   Il fait le ménage, il astique son membre. Entre deux doigts, il a pincé son prépuce et il décalotte juste quelques centimètres, le gland rose pale se dévoile par intermittence. Avec l’autre main, il se tient les baloches, les malaxent et sa queue se tend de plus en plus. La femme laisse l’eau couler sur ses cheveux dénoués. Elle rejette la tête en arrière et c’est comme une chute d’eau qui coule des pointes de ses tifs vers ses talons. De deux doigts, elle se pince le nez, et de l’autre main, elle essuie son visage ruisselant. Dans ce geste de tirer sa tête vers l’arrière, je ne retiens que la cambrure de ses reins. Qu’elle est belle !

 

   La position qu’elle a prise fait en plus tellement remonter ses seins que je vois les pointes brunes qui se dressent, en érection ? Finalement peut-être qu’elle se donne une autre forme de plaisir ! Chez le mec, c’est bien plus direct, moins discret sans doute ! Je l’entends ahaner et il plie sur ses cuisses reculant son bassin, tenant sa verge entière dans sa main. Elle coulisse dans sa paume et il garde une sorte de sourire béat. L’apothéose ! Voila une fusée blanche qui gicle du bout du gland et le médecin à un sourire entendu.

 

   Elles courent, elles courent les serviettes sur les épaules de mes deux doucheurs. Lui frotte de bon cœur. Elle procède plus par petites touches ici et là. Pratiquement ensemble, ils revêtent des habits sortis de leur vestiaire respectif. Ils entrent  de nouveau dans le monde du commun des mortels. Quand elle pousse la porte du couloir pour quitter les douches, il fait la même chose de son côté.

 

 -  Alors Jeanne ! Cà fait un bien fou la douche !

 -  Humm ! Oui c’est un moment que j’aime beaucoup !

 -  Vous m’avez tout de même l’air soucieuse ! Pas de problème personnel ? Il faut en parler si c’est le cas !

 -  Oh non ! Pas du tout : C’est juste que depuis que j’ai quitté la salle « d’op »  j’ai une impression bizarre !

 -  Bizarre ? Ah bon ! Et quoi donc ?

 -  Je ne sais pas ! C’est indéfinissable, une sensation que je suis épiée partout où je vais !

 -  Juste un petit coup de fatigue ! Une bonne nuit avec votre petit ami et demain il n’y paraitra plus !

 -  Je n’ai pas de petit ami Monsieur !

 -  Eh bien ! C’est fort dommage pour celui qui, quelque part vous attend sans le savoir !

 

   Il rit le bonhomme et la fille baisse la tête. Il doit bien y avoir dix ans d’écart entre eux. Comme je suis devant leurs pas, sur leur chemin,  ils vont surement me voir et s’écarter pour passer ! Mais pas du tout, ils me passent au travers, comme si j’étais transparente, invisible, et çà, çà fiche les jetons. Ils s’éloignent et je crois bien que je flotte dans ce corridor. Plus encore, quand ils ouvrent la porte pour sortir à l’extérieur, je n’arrive pas à assimiler tout ce qui se passe. Je me retourne et je me vois toujours immobile, étendue avec des tuyaux partout. J’ai ni froid, ni faim, je me sens …en coton.

 

   Le goutte à goutte rempli son office. Je suis dans le tube et je rentre en moi. Je suis devant moi et je vois les deux autres sur le parking. Je te cherche et tu n’es pas dans les parages. Bon ! Ma belle, il faut que tu rassembles un peu tous tes souvenirs. Ils sont en vrac et seul émerge du lot ce corps dont je suis l’image. Alors je suis morte ! Il n’y a pas d’autre explication, je n’en vois pas d’autre. Puis-je me déplacer ? Je pense à notre chalet ! M’y voici, dans mon salon. Je marche sur le lac ! C’est bien comme moyen de transport, la pensée !

 

   Ma copine Fanny, si j’allais lui faire un coucou ! C’est instantané, je suis dans leur chambre. Mais zut, il fait nuit et il y a de la lumière. Wouahh ! Elle est en nuisette et Jean-Claude qui lui caresse les genoux. Ils vont faire leur petite affaire et moi qu’est ce que je fais là, à jouer la voyeuse ? Non ! Je ne vais pas partir maintenant, çà devient chaud et j’ai toujours rêvé de voir un couple s’envoyer en l’air ! Tu riais Michel quand je t’en parlais. Pourquoi je parle de toi au passé, j’ai peur !

 

  Mais c’est curieuse que je contemple les deux devant moi, c’est étrange aussi, je n’ai aucunement besoin de m’assoir, de me cacher, je suis là … sans y être ! Pratique pour épier les deux amants qui viennent de faire monter leur température de quelques degrés d’un seul coup. La nuisette vient d’échouer sur mes pieds ! J’ai des pieds ? Pas sûr ! Le nylon m’a juste électrisé un peu. Et elle cache bien son jeu ma copine. Elle est pas mal faite pour son âge ! Cà c’est une vacherie gratuite puisque nous avons le même nombre d’années. Elle se trémousse, bouge son petit cul alors que Jean-Claude me semble doué pour les préliminaires.

 

   Je ressens presque avec elle les effets des caresses de son homme. Il tête ses seins et j’en frémis. Comme j’aimerais que ce soit les miens qu’il touche. Je regarde ces mains qui bougent, s’attardent sur les deux beaux globes blancs et elle glousse, elle se déhanche en lui tenant la nuque pour le retenir contre sa poitrine. Cà doit être bon puisqu’elle gémit doucement et je vois son petit bout de langue rose qui salive sur ces lèvres. Lui il bande. Quel morceau ! A me donner faim ! J’avoue qu’il n’a rien à t’envier ! Où es tu toi ? Alors que moi j’ai une fringale de ta queue !

 

   Sur le lit c’est « un tête à queue » surprenant. C’est elle qui léchouille, malaxe, triture. Lui, il lisse d’un doigt la fente du coquillage que je vois luire sous les passages lents. Ils se sont mis sur le côté et chacun fourrage le sexe de l’autre, abeilles à la recherche du miel de la vie. Je ne les savais pas aussi cochons. C’est finalement rassurant de savoir que nos amis font l’amour et qu’ils prennent du plaisir. Leurs caresses s’amplifient et je les vois qui vont de plus en plus loin dans les attouchements. Il ne me manque que l’odeur pour vivre cette scène d’amour à l’état brut.

 

   Elle s’est recroquevillée sur elle-même, il est passé derrière elle. Il lui souffle sur la nuque, je suis proche d’eux que je sens le courant d’air de sa respiration. Elle lui tient la queue bien raide dans sa main, l’attire contre ses fesses. La tige noueuse et fièrement  dressée cherche son chemin alors qu’il avance ses hanches pour être au plus près d’elle. L’intromission se fait sans douleur ! J’ai un gros plan sous les yeux de cette queue  qui lentement est avalée par la chatte baveuse et ruisselante. Elle pousse un petit cri, puis un énorme soupir.

 

 -  Oh Oui, Vas-y tout doucement ! J’aime çà ! Doucement ! Non pas trop vite ! Laisse-moi le temps d’apprécier !

 -  Humm ! Tu es bonne ! C’est tout trempé là dedans ! Oh mon amour, j’ai envie de toi ! Tu vois comme tu m’excites ?

 -  Attends ! Laisse-moi faire, je vais bouger ! Toi tu restes tranquille ! Non ! C’est moi qui remue, pas toi !

 

   Effectivement pour bouger, elle bouge. Elle remue son popotin et je vois la bite qui entre et sort luisante de sa mouille. Le pire c’est que çà me donne un creux au ventre, un vrai, et que j’ai beau descendre ma main, je n’arrive pas à me toucher. Je ne comprends rien à ce qui se passe. Une  sensation d’envie qui me lamine le bas des reins, qui m’embrase le corps et je ne suis pas en mesure d’éteindre l’incendie. Devant moi, Jean-Claude laisse Fanny se démener, diablesse qui me chauffe les sangs. Je crois que je mouille abondamment, même si je ne peux que ressentir les effets de ce liquide chaud qui longe mes jambes.

 

  C’est de plus en plus violent. Elle propulse ses petites fesses contre le pubis de son mari. Et le claquement que produit la rencontre m’ensorcèle davantage. Michel ! Michel, j’ai envie de faire l’amour !

 

 -  Alors mon cochon ! Tu aimes hein ! Tu l’aimes ta petite salope !

 -  Oui ! Je l’aime ! Vas-y ! Tu ne veux pas que je change de trou ?

 -  Ah ! Mais c’est qu’il voudrait m’enculer le vilain ! Cà se mérite un petit cul, çà se gagne ! Alors fais jouir ta petite salope et peut-être que …

 -  Putain, tais-toi ! Je vais décharger trop vite ! Ralentis ! Moins vite sinon  je te gicle dedans ! Allons ! C’est bien çà ! Ralentis la cadence ! Ouf ! J’étais à un doigt de cracher !

 

   Ces mots crus, ces paroles qu’ils se lancent tout en continuant à baiser et moi qui capte tout. Tout contribue à faire monter d’un cran supplémentaire cette langue de feu qui me crame le bas-ventre. Ils sont beaux, ils se font l’amour et je suis là, voyeuse incognito. Je n’arrive pas à savoir ce qui m’arrive. Et lui maintenant qui lui donne des claques sur le cul. Ils doivent savoir que je suis là et ils font tout pour m’aguicher, me rendre dépendante de sexe ? Cà marche, je suis trempée ! Mon dieu, comme j’ai envie d’une bonne grosse queue !

 

   Cette impression de tout voir à trois cent soixante degrés ! C’est comme si j’étais devant, derrière, au dessus, en dessous, partout à la fois et cela en une seule vision. Je vis leur partie de sexe en trois D, mais si je veux toucher, je ne rencontre que du vide. Et pourtant ! Tout est tellement net que je ne peux pas l’imaginer ! Ces mots qu’ils se disent, ces claques sur les fesses, le bruit qui les accompagne, tout me semble si réel.  Suis-je morte ? Je n’ai pas froid, pas chaud sauf  au creux de mes reins. Pourquoi ai-je cette impression d’être partout, nulle part, d’être invisible et de tout voir et entendre.

 

   J’ai peur, curieusement cela aussi je le comprends, je pense à la peur et je crois que je tremble. Je repense à moi et me revoilà au dessus de mon lit à me regarder. Un infirmier vient d’arriver. Il soulève le drap blanc, frappé du nom de la clinique en rouge. Il change une bouteille qui se disperse par le goutte à goutte, pour garder MA vie. Il contrôle mon pouls, prend ma tension. Puis il se sert d’une serviette, m’éponge le front ! Ensuite il appuie sur la sonnette et deux aides-soignantes viennent.

 

  - Vous voulez bien m’aider à changer le lit ! Je crois qu’elle a souillé les draps ! Regardez cette tache sous ses fesses !

 -  D’accord nous nous en occupons !

 -   Merci les filles c’est cool !

 -  Chacun son job ! Non ?

 

   L’une d’elle a soulevé la toile qui me couvre le corps. Je me regarde, pitoyable dans une chemise ou une blouse en coton bleue. C’est vrai qu’il y a une tache assez conséquente entre mes jambes. Pas sur que ce soit du pipi !

Elle remonte ma chemise et elle me lave l’entrecuisse ! L’infirmier a un sifflement admiratif.

 

 -  Eh bien ! Une sacrée poupée que voila ! Joli brin de gonzesse !

 -  Vous n’avez pas honte, c’est une patiente ! Allez fichez le camp satyre !

 

   Elles rient les deux de bon cœur et le mec s’éloigne. Il maugrée et je sais ce qu’il dit. Les deux filles n’ont pas compris, mais je sais MOI ce qu’il a dit. Comment est-ce possible ; il marmonnait juste entre ses dents. A n’y rien comprendre ! Je tente à nouveau de rassembler mes idées, mais je n’arrive pas vraiment à avoir des pensées cohérentes. Les aides-soignantes me laissent en tête à tête avec moi. Elles sortent en gloussant, et je fouille ma mémoire ! Je pense à toi maman ! Mais tout comme pour Michel, impossible de te visualiser.

 

   Mes pensées me ramènent vers l’école de ma jeunesse et me voila propulsée dans les grandes classes qui sentent encore l’encre et la poussière de craie. Cà j’ai saisi ! Quand je songe à quelque chose, un endroit, une personne, je viens quasi instantanément dans le lieu ou près de celui ou celle auquel mon esprit fait allusion. Essayions voir ! Ma sœur où est-elle ?

 

   La cuisine, celle que j’ai parcourue des milliers de fois ! C’est la mienne de cuisine et Christine s’y trouve ! La gueule des mauvais jours, elle a la mine déconfite. Allons bon, qu’est ce qu’il y a encore ? Pourquoi es tu dans ma maison ? Tiens mon beauf est là aussi ! Curieux çà ! Je la vois qui soudain frissonne, regardant partout. Lui aussi s’est arrêté d’éplucher les patates, son économe en l’air, il la scrute !

 

 -  Quelque chose ne va pas, mon Ange ? Tu as froid,

 -  Tu n’as pas senti ? Comme un courant d’air ! C’est bizarre cette sensation que Claude est quelque part dans la maison !

 -  Ne t’inquiète pas, elle est entre de bonnes mains, elle est solide, elle va se remettre !

 -  Ce n’est pas de l’inquiétude, juste le pressentiment qu’elle est là autour de nous et qu’elle voit, entend tout !

 -  Allons !  Tu ne vas pas te mettre à croire en ces conneries, toi aussi ! Elle se retape doucement et tu verras que dans un jour ou deux, elle sera réveillée.

 -  Non ! Mais je crois quand même qu’elle est ici, quelque part et qu’elle nous voit !

 -  Ben ! C’est aussi sa maison non ! Tu ne crois pas ? Alors son empreinte sur les choses ici est très forte !

 

    Il a raison ! Je veux encore essayer pour voir comment çà marche. La pizzéria de Francis et Danièle ! C’est cool çà ! Il suffit que j’y pense et hop ! J’y suis. Ils sont les deux devant leur four. Elle prépare les garnitures et lui fait ses pâtes. Il en a un gros morceau et avec dextérité, il coupe dedans de plus petites parts, d’une main enfarinée. Il roule ensuite les portions qu’il dépose au réfrigérateur. Je ne les avais jamais vus travailler, c’est chouette leur entente. Quand Danièle passe à coté de lui, il lève la main et son nez est blanchi de farine. Elle glousse, rit, et  lui met une claque sonore sur les fesses !

 

 -  Wouahh !! Juste une ? Zut Maitresse ! Votre esclave en veut d’autre ! Oh ! Oui frappez moi Maitresse !

 -  La punition, c’est l’attente pour recevoir la fessée !

 

    Encore un pan de vie de nos amis que je découvre. Finalement, cet état étrange dans lequel je me trouve m’ouvre des horizons nouveaux. Je découvre des secrets inavouables des uns et des autres ! J’adore. Puis je pense à cette dernière sortie en club. C’était il n’y a pas longtemps et m’y voici. Le bar est occupé par trois hommes seuls. Je vois le hammam malgré la vapeur. Le couple qui s’y prélasse est entouré par deux autres mecs. Je regarde un instant le compagnon de la dame et il se laisse masturber devant les gars qui n’en perdent pas une miette Ils bandent aussi et la dame se met à genoux. Celui qui se trouve à sa gauche tend la main et le mari fait oui de la tête.

 

   Elle a dans sa bouche la bite qu’il lui présente et elle se met en devoir de sucer. Les hommes seuls sont maintenant de part et d’autre de son corps. C’est son mari qui dirige ses mains sur les vits tendus. Elle suce et astique les deux autres, sans se soucier de rien de ce qui l’entoure. Là encore c’est mon ventre qui réagit, l’humidité de ma grotte se transforme en grandes eaux. Zut ! Les draps ils sont propres, changés de frais !

 

   Pourquoi suis-je soudain attirée dans la chambre où je repose ? Je n’en sais rien ! Ah voila, l’infirmier est de retour ! Il a juste soulevé le drap. Mais moi,  je vois sa main sous celui-ci. Il a un gant de latex et elle ne devrait pas se trouver la cette paluche. Mais finalement, c’est génial de voir un type te tripoter clandestinement ! Il me caresse la fente, je voudrais gémir, je le fais depuis le dessus de mon lit. Mon corps ne réagit pas ! Par contre, je me sens fortement émue de cette envie qui m’arrive. Au moins le lit mouillé le sera pour quelque chose. Le saligaud qui me caresse pensant que personne n’en saura jamais rien. C’est du propre ! Mon cochon !

 

   Il ne s’embarrasse d’aucun préjugé celui-là. Il a mis un doigt dans ma chatte et il le secoue doucement, puis il le fait tourner dans mon vagin et il se caresse sur sa blouse en même temps. Qui a dit que les hommes ne savaient pas faire deux choses en même temps ? Tiens ! Dans le couloir, l’interne qui m’a recousue vient vers ma chambre ! Et bien ! Elle va trouver le guignol qui profite de moi et il sera en mauvaise posture.

 

 -  Alors comment tu la trouves ? Ne t’avais-je pas dit que c’était un vrai canon ! Elle est drôlement bien foutue. Eh ! Là ! Cà me gêne un peu que tu la caresses ! Elle n’est pas vraiment consentante sur son lit d’hôpital ! Et puis,  je suis là moi ! Ce serait bien si j’avais droit à un petit acompte avant ce soir !

 -  Ce n’est pas elle qui ira le dire ! Elle serait peut-être heureuse que je lui tripote le coquillage !

 -  Si tu t’occupais un peu du mien ! Ce serait bien mieux, je bouge moi ! Et je n’ai pas toute la journée !

 -  Tu as raison, mais il n’empêche que c’est une sacrée belle gonzesse ! Mais viens donc ici ! Que je regarde les différences !

 -  Salaud ! Qu’est ce que tu ne me fais pas faire ! Salaud ! Mais je t’aime !

 

    Voila autre chose ! Un couple de baiseur dans ma propre chambre. Et il se met en devoir de lui relever la blouse ! Elle ne porte aucun sous-vêtement ! Ce n’est donc pas un mythe ! Dans les hôpitaux, ils se trimballent tous à poils ? Elle a l’air d’aimer cette manière un peu rustre de la trousser. Il a laissé retomber le drap et moi je suis trempée. Elle a son sarrois vert qui ne lui cache plus le cul. Il la bricole tranquillement, c’est cela ! Faites comme si je n’existais pas ! C’est du primaire, pas de fioriture ! Sitôt le cul à l’air qu’elle est immédiatement enconnée.

 

-  Dis donc ! Elle t’a mis dans un drôle d’état notre petite patiente ! C’est de l’avoir caressée qui te fait bander de la sorte ? Au moins je peux en profiter ! Oui ! Vas-y fais moi mal ! Plus fort !  Allez bon-sang bouge toi, fais moi jouir vite ; comme j’aime ! Baise-moi, plus fort ! Oh ! Oh oui ! C’est trop bon ! Vas-y ne te gène pas ! Tu sais bien me donner chaud au cul ! Vas-y baise moi, mais baise moi donc plus fort ! Ah ! Ah oui, vas-y comme çà ! Fantastique ! Allez ! Vide-toi les couilles ! Vas-y ! Ah ! C’est trop bien, trop bon continue ! Oui Continue !

 

   Moi ! Qu’ils pensent endormie, moi qui voudrais tellement remuer. Rien à faire, je subis les assauts visuels et je bave de n’avoir pas ma place entre les deux. Le voyeurisme à des limites pour moi, c’est insupportable de les entendre, de les regarder, avec cette incroyable envie au fond des tripes et de ne pas pouvoir lever le petit doigt. Michel ! Oh Michel,  je veux faire l’amour ! J’ai beau penser à toi, rien n’y fait, je ne suis pas transportée auprès de toi. Pourquoi ? Pourquoi çà ne marche pas pour toi ? Pour ma mère non plus du reste ! Pourquoi ? Encore une question qui m’interpelle vraiment.

 

   Les deux autres là forniquent comme des animaux. Je sens que mon miel coule sur mes cuisses. C’est un vrai supplice que de les regarder et pourtant j’insiste. Finalement, il me suffirait de penser à autre chose et le tour serait joué. J’ai envie d’avoir mal ? Bizarre çà ! Et puis je me dis que le sexe me rattache à la vie. Vrai ou faux ? Ce n’est pas important. Elle couine avec la bite de l’autre tripoteur qui la pénètre sans cesse depuis … depuis quand déjà ? Le temps ! Il n’est plus tout à fait le même depuis que je suis là. Allongée sur ce lit, Mon corps qui ne bronche pas. Le temps qui ne me parait pas être le même !

 

   Mon Dieu où suis-je ? C’est difficile et l’angoisse qui m’étreint ! Mais curieusement, elle ne m’étouffe pas vraiment. Elle est là, c’est indéniable, sans pour autant me bouffer la vie. De tous les côtés où je pose mes regards, la scène est la même, seuls changent les angles de vue. La queue de l’infirmier brille en allant et venant dans la chatte de la femme en vert. Elle se cramponne à la chaise qui meuble la chambre. Sa poitrine est plaquée contre le dossier et lui l’a tient par les hanches. C’est comme un forcené qu’il enchâsse sa verge dans le con qui l’attend. Chaque mouvement me renvoie le bruit, le clapotis de la fente, mouillée au possible. Les couilles du mec tapent aussi contre les fesses avec un petit bruit sourd.

L’assaut ne dure pas une éternité ou alors toute la nuit ? Je ne mesure pas le temps et quand elle râle avec des gémissements étouffés, l’infirmier se retire pour lui éjaculer dans la raie du cul. Il asperge les fesses de la femme avec un soupir d’aise.

                                

 -  Ah Tiens ! Une bonne giclée sur ton cul de cochonne ! Ouf, que c’est bon de te mettre !

 -  … !

 

   Il passe sa main toujours gantée sur cette mare de foutre ; il lui masse les deux demi-globes et elle remue son popotin avec un sourire.

 

 -  Merci ! Merci, mon cœur ! J’ai bien apprécié ! Bon !  Allez !  Je file ! Ils vont se demander où je suis passée ! Pour elle tout semble aller bien ! Encore quelques heures et elle sera tirée d’affaire !

 -  On se trouve ce soir au restaurant ?

 -  Oui ! bien entendu, c’est comme çà que c’est prévu ! Allez ! Je file ! Bisous mon ange !

 

   Je suis un instant ce feu follet qui quitte ma chambre ! Je repense à Fanny. Ils sont les deux à diner ! Chez Francis et Danièle ! Ils en sont à l’apéro. Tous les quatre, mais quelle mine ils ont tous ! Il n’y a qu’eux dans la salle de restaurant. Le feu n’est pas en route ! C’est donc le jour de fermeture. Lequel est-ce déjà ? Le jeudi soir. Ouf,  je me situe dans le temps à défaut de le faire dans l’espace. C’est du concret çà, du solide. Francis prend la parole.

 

 -  Bon et bien levons nos verres pour eux alors ! A Claude qui se bat encore ! A Michel qui nous manque déjà et à cette saloperie de montagne qui nous reprend toujours un jour ce qu’elle nous donne !

 

   Pourquoi Michel leur manque-t-il déjà ? Et moi ! Je me bats ! Oui mais contre quoi ? Ils ne sont pas gais ce soir nos amis ! Ma sœur ! Je viens d’y songer et me revoilà chez nous. Dans la chambre d’amis. Ils sont tous les deux étendus sur le lit, sur le drap. Christine laisse Alain poser sa main sur sa cuisse. Elle est nue, je réalise que depuis que nous avons eu quinze ans, je ne l’ai plus jamais vue nue. Tiens je ne m’en souvenais plus, elle a sur l’épaule gauche la même petite marque noire que moi et maman. Elle laisse mon beau-frère lui caresser la cuisse. Sa tête est bizarre. J’ai l’impression qu’elle a pleuré. Comme elle me ressemble finalement.

 

   Il a envie d’elle. Je vois son sexe d’homme tout raide, qui repose sur son nombril. Eh ! Il est plutôt bien monté ; je ne l’aurais pas cru. Elle ne doit pas trop s’ennuyer avec ce truc la ! Mais à quoi est ce que je pense moi ? Elle en a envie également, je le vois à sa petite langue qui passe lentement entre ses lèvres roses. Un baiser doux les unis, il est gentil avec elle, mais je m’en doutais. Voila le rituel des préliminaires qui s’installe entre eux. Il lui touche les cuisses d’une main, de l’autre il câline sa poitrine.

 

   Pour le moment, elle savoure simplement ces attouchements sympathiques. Pas un bruit pas un geste, elle n’est qu’attentive à tout ce qu’il lui fait. Elle apprécie chacun de ses  frôlements, chacun de ces effleurements. Qu’il est bon de se laisser aller ainsi entre des mains qui vous aiment, que c’est beau d’être la muse de doigts consciencieux qui avancent sur une peau qui les désire. Et moi, les effets conjugués de ces caresses sur ce velours rose de femme et les soupirs d’aise qu’elle laisse échapper, me donnent la chair de poule.

 

   Là encore, le temps n’a plus lieu d’être ; il ne reste que cette magie d’instants volés à leur intimité, des fragments d’une jouissance si communicative, qu’il me semble avoir une petite flaque de liquide qui se crée sous mes pieds, et qui me court entre les orteils. J’ai des frissons alors que Christine commence à se bercer la tête de gauche à droite, en murmurant le prénom de son mari. Et comme j’aimerais pouvoir, juste l’espace d’une seconde mettre mes mains sur mon sexe, pour me délivrer de ma tension et me complaire dans la luxure.

 

   Je suis happée hors de la chambre, retour brutal dans celle de l’hôpital, pour une raison que j’ignore. Beaucoup de monde s’agite dans celle-ci. Tous autour de ce lit où mon double est toujours allongé, je les vois qui s’activent. Ils ont remis une autre perfusion en route et un médecin que je ne reconnais pas, a dégagé ma poitrine. Il a fait couler un liquide sur mes seins  et une infirmière d’un coup de main l’a étalée sur l’ensemble de la peau dénudée. Un objet barbare est appliqué sur moi et je vois ma pauvre carcasse qui se tend comme un ressort. Une fois, puis encore une fois, enfin le docteur s’arrête ! La chambre ! Elle pue le cramé !

 

 -  C’est bon ! On lui fait une piqure d’adrénaline ! Voila, c’est remis en route ! Pff ! On en encore eu chaud ! Pourvu que cette fois elle tienne bon, elle doit s’accrocher ! Il faut qu’elle passe cette nuit ! Demain si elle résiste, elle sera sauvée ! Pourquoi s’est elle tant agitée au point de faire flancher son cœur ?

 

   Je ne me suis pas agitée ! Je n’ai pas bronché. Que raconte-t-il, je n’ai fait qu’avoir envie de faire l’amour. Je suis dans une sorte de brouillard. Et je n’arrive pas à savoir où tu es mon Michel ! J’ai besoin de toi, comme je voudrais que tu me donnes la main. Mais personne ne me parle de toi, personne ne me dit ce qui se passe non plus. Une infirmière est toujours dans la chambre et j’ai chaud. Je transpire de partout maintenant. Je me vois comme dans un miroir ! Non, je me vois de partout à la fois et je vois aussi tous ces gens qui viennent de s’occuper de moi. Ils ne sont pas ensemble pourtant et c’est comme si j’étais dans un film. Je vois où je veux et quand je veux, mais je n’arrive pas à te retrouver.

 

   Je suis dans un immeuble que je ne connais pas. Ce type que j’aperçois là, dans le couloir, je viens seulement d’y penser. C’est le garçon qui le premier m’a donné un baiser. Nous avions quel âge ? Quatorze ou quinze ans ? Et c’est lui à n’en point douter. S’il a gardé l’ovale de son visage, il a perdu ses cheveux. Ses yeux, ce sont eux qui me le rappellent, ils ont des reflets de cour d’école, des relents de préau. Les images défilent dans ce qui me reste de tête, à une vitesse vertigineuse. Les bonnes, les mauvaises, elles gardent une étrange intensité, une force vive, elles sont moi. De retour au jour de notre bac, puis à celui tellement plus tendre de notre mariage, mais c’est toujours avec ton absence remarquée, tu n’es là sur aucun des flashes qui m’atteignent.

 

   Notre maison ! Je replonge dans ses murs de bois, je la revisite de l’intérieur de moi. Je me remémore les bons moments et c’est dans la chambre d’amis que je redécouvre ma sœur et mon beau-frère, tous deux enlacés. Elle a le visage gonflé, celui des femmes qui ont beaucoup versé de larmes. Oh ! Je n’éprouve pas une once de chagrin, juste une sorte de grande quiétude. De la maison, je repars sans heurt vers un autre endroit qui a marqué ma vie. Le lac et ses profondeurs si bleues, l’eau et ses petits bonheurs renouvelables.

 

   Je croise dans ce voyage inouï, le bateau mouche et ses touristes émerveillés, les barques de tes amis et leurs lignes tendues. Puis je me remémore la clairière où un soir une folle sarabande, une danse nuptiale frénétique nous avait entrainés dans un délice de sexe tendre. Mais dans ce périple initiatique, quelque chose me vole le bonheur de suivre les traces qui ont marqué notre chemin. Brutal retour auprès de moi, dans cette chambre aux murs d’un  jaune pâles ! Une femme est là ! Elle tient ma main et son sourire est figé.

 

   Je ne veux pas lui donner de nom, je veux seulement la regarder. Elle ne dit rien, ne bouge pas, reste seulement à tenir cette menotte qui ne m’appartient plus tout à fait. Elle et moi associées depuis si longtemps dans une affaire qui nous a permis de vivre bien. Une rose est posée sur la table de chevet. Si je ne peux la toucher, du moins puis-je la caresser du regard et son parfum, me monte aux narines. Je voudrais pouvoir te parler, ma Joséfa. Juste te dire que je sais combien tu m’as aimé en silence durant des années sans oser braver le tabou d’une relation entre femmes.

 

   Pourquoi ma chambre, semble-t-elle se remplir des gens que j’aime ? Ils arrivent un par un ou en couple. Te voila ! Ma sœur et tes yeux rougis, mon beau-frère qui la tient par l’épaule. Tous vous êtes là, en visite et je vous regarde avec le sourire, quelques fleurs, des roses surtout viennent tenir compagnie à celle de Joséfa.

 

   Un long corridor et une lumière qui m’aveugle, pourquoi ont-ils rallumé le projecteur du chirurgien ? Au fond du couloir illuminé, quelques silhouettes qui tendent la main en signe de bienvenue. Oh ! Maman, Michel enfin je vous retrouve, enfin je suis près de vous ! Pas tout à fait ! Je fais un dernier pas, puis me retourne, et la larme qui coule sur la joue de Christine me fait peur.

Arrêtez ! Aimez-vous, le bonheur vous va si bien ! J’ai retrouvé mon Michel ! Ne soyez pas triste, je vous aime ! Je suis bien !

 

-Oh ! Non ! Claude, ma sœurette ! Embrasse Maman et Michel pour nous tous ! Tu as été la meilleure des amies et la plus admirable des sœurs !

 

   L’appareil près du lit ne fait plus qu’un bip et dans un dernier sursaut, je me retourne vers la source de lumière. Michel ! Comme tu m’as manqué ! Et toi Maman ! Tout le monde vous embrasse !

Je sais enfin où je suis et c’est là ma vraie place. Près de vous, que j’ai tant aimé !

 

 

A vous tous qui un jour, avez vécu ce douloureux moment ! ! !

 

 

 

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